Cherbourg

Après 10 bonnes minutes de marche, vous voilà devant la Cité de la Mer. Au début du XX^e siècle, c’est d’ici que partent des millions de voyageurs pour tenter leur chance en Amérique. Aujourd’hui, l’ancienne gare transatlantique Art déco reconvertie en musée maritime est, à juste titre, l’attraction phare de la ville. Vous pourrez y saluer requins et méduses, coller votre nez sur l’immense aquarium abyssal, revivre l’unique traversée du Titanic, de sa première escale à Cherbourg jusqu’à la nuit terrible du naufrage, et surtout visiter le premier sous-marin nucléaire français, le Redoutable. Les férus de fonds océaniques pourront aisément y passer la journée, en s’initiant au pilotage virtuel d’un submersible ou en découvrant les engins qui ont fait l’histoire de l’exploration sous-marine.
Pour les horaires d’ouverture et les tarifs, c’est par là.

Besoin d’un bol d’air marin pour digérer ? Continuez le quai Caligny jusqu’à la statue de Napoléon, emblème de la ville, puis bifurquez sur la droite pour rejoindre le port de plaisance. La balade jusqu’au bout de la jetée Chantereyne est vivifiante, avec en bruit de fond, le cri des mouettes et le tintement des haubans sur les mats. Revenez à Napoléon. Sur votre gauche, la basilique de la Trinité est l’un des plus anciens monuments de la ville. À l’intérieur, remarquez les énormes coquilles de nacre qui font office de bénitiers, les jolis piliers peints et cherchez la sinistre danse macabre, réalisée après l’épidémie de peste.

La basilique comme la cour Marie ont été immortalisées dans Les Parapluies de Cherbourg, la déchirante tragédie musicale de Jacques Demy, qui sera récompensée par la Palme d’or en 1964. Les groupies remonteront les quais, en chantant « Mais je ne pourrai jamais vivre sans toi » jusqu’au n°13 de la rue du port. Ici se trouve la boutique qui servit de décor principal. Les autres rejoindront le quai Alexandre III, autre lieu foulé par Catherine Deneuve, pour s’offrir, ou à défaut admirer, l’autre symbole de la ville : le parapluie de Cherbourg. Surfant sur le succès du film, la manufacture fut créée 20 ans après le tournage. Avec comme crédo l’élégance, la résistance et le made in France, ses produits sont vendus jusque dans la boutique de l’Elysée. Le premier prix est à 139 euros tout de même, mais l’Antibourrasque est, dit-on, le parapluie le plus résistant au monde. Achever cet hommage en traversant la passerelle Michel Legrand.

Les connaisseurs auront réservé une table au Pily, le restaurant gastronomique du Cotentin, récompensée d’une étoile au Michelin. Pierre Marion s’appuie sur des producteurs et des pêcheurs triés sur le volet pour élaborer chaque mois deux menus de saison. On apprécie la touche japonaise, les produits de grande qualité et l’ambiance détendue en salle. Le restaurant a déménagé sur le pont tournant et offre désormais une vue imprenable sur le port. Les autres piocheront dans les adresses déjà citées pour le déjeuner.