6 objets à piquer

Il n’y a pas qu’en cuisine que la Normandie nous inspire. Et si on parlait déco et chiffon ? Oubliez la peau de vache, le coquetier poule et la nappe vichy rouge et blanc. Non, à l’ère de l’obsolescence programmée, on a surtout envie d’évoquer quelques objets qui ont fait leur preuve, qui durent dans le temps. En route pour un petit tour des intérieurs normands.

L'armoire normande

Elle pèse un âne mort, alourdit l’espace et nous rappelle la salle à manger de l’arrière grand-mère. Et pourtant, avec un bon décapage ou un coup de peinture un peu pop, du grillage à la place des vitres, du papier peint fleuri ou de la toile de Jouy à l’intérieur, la bonne vieille armoire en chêne retrouve ses lettres de noblesse, et se garde toute la vie.

La petite histoire : L’armoire normande nait au XVIIe siècle de l’idée d’empiler des coffres, pour ranger plus, sans perdre de place. À partir du XVIIIe, elle constitue la dot de la mariée. Roses ou épis de blé… les motifs sculptés renseignent sur la prospérité de la famille.

La bonne adresse : Avant d’aller fouiner dans les brocantes, allez admirer quelques modèles exceptionnels au musée des traditions et arts normands, près de Rouen.
www.chateaudemartainville.fr

La casserole en cuivre

Et si on suspendait à nouveau avec style quelques rutilantes casseroles dans la cuisine ? Car si vous trouvez le cuivre peu pratique et passé de mode, sachez qu’il permet une cuisson totalement homogène et extrêmement précise puisqu’il réchauffe aussi vite qu’il refroidit. Ce n’est tout de même pas un hasard si les grands chefs l’utilisent !

La petite histoire : La bien nommée Villedieu-les-Poêles est la capitale française du cuivre depuis que les frères hospitaliers, futurs chevaliers de Malte, y installent au moyen âge des ateliers de dinanderie. Le vacarme des coups donnés sur le métal vaudra plus tard aux habitants le nom officiel de Sourdin.

La bonne adresse : Les cuisiniers étoilés s’équipent chez Mauviel. Faites comme eux mais à prix d’usine à Villedieu-les-Poêles et craquez pour la véritable bassine à confiture.
www.mauviel.com

Le linge de maison en lin

Cocorico, le lin normand est le plus qualitatif au monde. Si la majorité de la production est transformée en Chine, une petite partie l’est encore sur place. Respirant, isolant, antiallergique, solide et évidemment biodégradable, le lin a de sacrées qualités. Du torchon à la housse de couette, faites-en profiter toute la maison.

La petite histoire : Le lin a longtemps été la fibre la plus utilisée en France. Détrônée par le coton au XIXe siècle, elle est réintroduite dans le pays de Caux à l’entre-guerre, jusqu’à faire de la Normandie la première région linière européenne.

La bonne adresse : On apprécie les jolies couleurs et la douceur du linge de maison en pur lin lavé, imaginé par Camille et Alexis Ménager, liniculteurs depuis quatre génération dans les environs de Dieppe.
www.embrin.fr

Heureux les curieux

La tapisserie de Bayeux a été brodée il y a 10 siècles sur une toile de lin. Solide, on vous dit !

Le vinaigre de cidre

En Normandie, le vinaigre de cidre ne sert pas qu’à faire de la vinaigrette. On l’utilise à toutes les sauces. Principalement pour faciliter la digestion mais aussi comme remède contre l’acné, fortifiant pour les ongles, en bain de bouche, pour faire briller ses cheveux ou soigner la gueule de bois. Fabuleux, non ?

Bien le choisir : Il doit être 100% pomme, sans sulfite ni additif, non pasteurisé et non filtré, avec la mère, cette fine pellicule riche en probiotiques, et vieilli en fût de chêne pour les tanins aux propriétés antioxydantes.

La bonne adresse : Archie, l’excellent vinaigre de cidre de Marina Lemaire et Devan Ahmed, coche toutes les cases et fait même mieux, avec ses 15 variétés de pommes et sa jolie bouteille réutilisable. On adore son goût très fruité et sa douce acidité.
www.myarchie.co

Le pull marin

Je suis chaud, résistant, quasi imperméable et indémodable, je sens bon la mer et les embruns. On m’enfile aisément grâce aux boutons sur l’épaule. Je suis le chandail marin ! Sur un bateau, les officiers portent la version bleu marine, les matelots la version à rayures pour être vite repérés s’ils tombent à l’eau.

La petite histoire : Ce vêtement iconique aurait été créé à la fin du XIXe siècle dans la filature Saint-James (que l’on prononce à la française, et oui), pour habiller les Terre-Neuvas, ces marins qui partaient pêcher la morue au large du Canada.

La bonne adresse : On reste adepte de la marque historique et de ses pulls tricotés avec une maille serré, même si la laine ne vient presque plus des prés salés de la baie du mont Saint-Michel mais de Nouvelle-Zélande. Ventes d’usine en novembre et en avril.
www.saint-james.fr

Heureux les curieux

Entre deux saisons de pêche, certains marins traversent la Manche pour vendre des fruits et légumes sur les côtes d'Angleterre. Leur surnom de "marchand d'ail" donnera plus tard le mot "chandail".

Le parapluie qui ne se retourne pas

La météo capricieuse expliquerait-elle la formidable inventivité des fabricants normands ? Car on ne peut que s’émerveiller devant ces parapluies haut de gamme encore fabriqués à la main, ces modèles anti-bourrasques ultra-résistants qui protègent aussi bien de la pluie que du vent. Plus éloigné de notre quotidien, on jettera un coup d’œil au modèle blindé Parapactum digne d’un James Bond.

La petite histoire : La marque « Les parapluies de Cherbourg » a été créée en hommage au film de Jacques Demy, 23 ans après sa sortie. Et non l’inverse. Que ça ne vous empêche pas d’apprécier la grande qualité de ces parapluies vendus jusqu’à l’Elysée.

La bonne adresse : La petite entreprise installée entre Bayeux et Caen vante « un savoir-faire acquis au fil du temps et des intempéries. » On y ajoutera l’originalité avec la Canapluie, mi bâton de marche mi parapluie, idéal pour une randonnée en Normandie.
www.h2oparapluies.fr

Ils sont forts ces Normands ! Et si vous alliez jeter un coup d’œil à tout ce qui a été imaginé dans la région ? Allez, en route pour les inventions normandes !