Le Cotentin en hiver – Étape 2

La Hague

Cap à l’ouest, vers ces terres battues par les vents et les courants capricieux de la mer. « Ce chouette, merveilleux pays », comme le nommait Boris Vian.

Promenade sur
la digue de Querqueville

7 km / 12 min de Cherbourg

Du fait de sa position hautement stratégique, Cherbourg s’est doté d’un incroyable système défensif. Constitué de plusieurs digues et forts, il forme ni plus ni moins la rade artificielle la plus vaste au monde. Sa construction initiée par Louis XVI puis relancée par Napoléon prit 70 ans. Si l’on jouit d’une vue d’ensemble depuis la montagne du Roule, ce n’est qu’en parcourant à pied une partie de l’ouvrage qu’on en réalise réellement l’ampleur.

Du petit port de Querqueville, on accède à la digue qui ferme l’ouest de la rade. Il est ensuite possible de marcher jusqu’au bout, en prenant la peine de longer le mur les jours de grand vent. La balade on ne peut plus vivifiante, constitue une bonne mise en jambe avant de continuer le parcours.

Coup d’œil au
belvédère de Landemer

6,5 km / 10 min de Querqueville

C’est réellement ici que démarre la région de La Hague. Lieu stratégique pendant la seconde guerre mondiale, le belvédère est une des étapes du GR 223 qui fait tout le tour du Cotentin. On s’y arrête pour le remarquable point de vue sur la longue plage de sable d’Urville-Nacqueville d’un côté et sur le début des côtes escarpées de La Hague de l’autre. Ces paysages ont inspiré le peintre Jean-François Millet, que l’on connaît pour ses tableaux de l’Angélus et des Glaneuses. L’autre « presque » enfant du pays est Boris Vian qui passa, enfant, ses vacances à Landemer. On en retrouve la trace dans L’Arrache-cœur.

Pause gourmande
sur le port du Hâble

10 km / 12 min de Landemer

Arrêtez-vous un instant sur la place du village de Gréville-Hague, patrie de Millet. Après avoir joué aux 7 erreurs entre l’église romane et sa reproduction, craquez pour la spécialité de la boulangerie en face : un redoutable chausson aux pommes caramélisé appelé le grévillais. Ou gardez-le pour le dessert après un déjeuner de poissons ultra frais au café du port à Omonville-la-Rogue. Son port en eaux profondes est l’un des plus anciens de la région ; il fut fréquenté dès l’Antiquité.

Salut à Jacques Prévert

5,5 km / 10 min du port du Hâble

Ceux qui aiment les jolis mots, un peu irrespectueux, toujours plein d’émotions, iront jusqu’à Omonville-la-Petite se recueillir sur la tombe de Jacques Prévert. Sa stèle, un grattoir à vache, est à l’image du personnage modeste et facétieux. De là, on peut marcher jusqu’à la maison dans laquelle il passa les sept dernières années de sa vie. La visite est agréable, on entre dans son atelier, on regarde un petit film retraçant sa vie, quelques photos et collages poétiques. Attention, la maison n’est pas ouverte toute l’année, pour en savoir plus, c’est ici.

Séance photo
à Port-Racine

3 km / 7 min de Omonville –la-Petite

Qu’il est joli ce port de poche, avec son eau turquoise, ses portes colorées et ses barques amarrés par de longs cordages ! Il est réputé pour être le plus petit port de France et l’ancien refuge du corsaire François-Médard Racine, dont il tire son nom. Avant de quittez la vaste anse Saint-Martin dans laquelle vous vous trouvez, apprenez que, selon la légende, une gigantesque forêt y aurait été engloutie par un raz de marée. Il se dit même que les pêcheurs accrocheraient encore parfois leurs filets aux branches.

Embruns marins à Goury

4 km / 7 min de Port-Racine

La route traverse quelques hameaux aux solides maisons, puis sillonne des champs ceinturés par des murets de pierres sèches. On approche du bout du monde. À l’horizon, le phare de La Hague signale le courant marin le plus fort d’Europe, le raz Blanchard. Pour cette raison, le port de Goury est doté d’une station de sauvetage unique en son genre, équipée de deux rampes de lancement. Le canot, en pivotant, peut ainsi sortir à marée basse comme à marée haute, par tous les temps.

Allez jusqu’au calvaire, pour mieux admirer les vagues se fracasser sur le phare. Le vent rend fou ici, il décoiffe, claque les joues, emplit les poumons par bouffées. Pour retrouver le calme, deux lieux sympathiques : le Fish & Ships de Goury, ancien food truck fort apprécié des gens du coin, et Ô Petit Crabe, pour une cuisine de bistro à base de produits locaux, ou une simple mousse.

Randonnée
jusqu’à la baie d’Écalgrain

4 km / 10 min en voiture de Goury ou 1 h 40 aller-retour à pied

Pour rejoindre la plus belle baie du Cotentin, empruntez la route qui passe par le charmant hameau de la Roche et prenez le temps d’aller vous dégourdir les jambes. Didier Decoin, président de l’académie Goncourt, a écrit un livre entier sur la maison qu’il y a trouvé : Avec vue sur la mer.

La descente sur Écalgrain est ensuite tout bonnement magnifique. Ceux qui ont le temps se lanceront sur le sentier des douaniers. C’est l’une des plus belles parties du GR223. La balade est facile et la vue spectaculaire sur la mer jusqu’à l’immense plage sauvage. Le long de cette côte battue par les vagues et balayée par les vents, on imagine facilement comment tant de contes et légendes ont été imaginés, la nuit tombée. Dans cette partie de Normandie, on se raconte encore des histoires de goubelins, ces lutins malicieux qui gardent des trésors, de dames blanches qui tentent de perdre les voyageurs sur les landes, ou encore d’effrayants varous, les loups-garous normands.

Grand bol d’air
au nez de Jobourg

3,5 km / 7 min de la baie d’Écalgrain

La route remonte jusqu’au formidable promontoire du nez de Voidries, point d’orgue de cette journée à La Hague. Les falaises abruptes, hautes de 128 mètres, figurent parmi les plus hautes d’Europe et parmi les lieux les plus ventés de France. Cormorans huppés, fous de Bassan et goélands virevoltent dans les airs avant de plonger dans les flots. Sur terre, la végétation pousse à peine. Seuls les ajoncs se risquent à fleurir dès janvier.

Si vous n’avez pas le vertige, suivez le sentier des douaniers jusqu’au nez de Jobourg, à travers la lande. Par temps clair, on aperçoit Jersey et Guernesey. Leur proximité explique pourquoi le cap de La Hague a longtemps été un haut lieu de contrebande. Au pied des falaises se trouvent des grottes qui servaient de refuge aux trafiquants. La plupart des maisons du coin ont d’ailleurs des niches dans les murs pour cacher le tabac.
Seule habitation sur la falaise, l’auberge des Grottes est l’endroit idéal pour finir cette escapade, avec la Manche comme seul horizon. À 3 kilomètres de là, au village de Jobourg, le restaurant La Bruyère dispose d’une cheminée bienvenue par mauvais temps.

La Hague pratique

  • WCToilettes

    Dans ce bout du monde, vous serez agréablement surpris de trouver à chaque arrêt des toilettes publiques.

  • TéléphoneTéléphonie

    Votre téléphone peut basculer sur le réseau anglais. Vérifiez votre forfait pour évitez une facture salée.

Notre carnet d’adresses à La Hague

Où dormir à La Hague

Vigie cosy

Hôtel L’Erguillère ***

Cet hôtel confortable et chaleureux surplombe le minuscule port Racine. Quand le vent souffle fort, il n’y a rien de plus réconfortant que le chocolat chaud de la maison devant la cheminée du salon. Et quand le soleil pointe son nez, on profite du jardin et de la vue sur l’anse Saint-Martin pour y prendre un mémorable petit déjeuner.

En savoir plus

À partir de 123 euros,
la chambre double avec petit déjeuner

Hôtel L'Erguillère - La Crème de la crème
Au plus près de la mer

Hôtel Landemer ***

Construit en 1870, entièrement rénové en 2014, l’hôtel est célèbre dans le Cotentin pour avoir accueilli Claude Monet et Édith Piaf entre autres célébrités. Le bâtiment historique possède 9 jolies chambres, toutes avec vue sur mer. Gros coup de cœur pour la longère et ses chambres au plus près de l’eau, avec petite terrasse et bruit des vagues.

En savoir plus

À partir de 180 euros,
la chambre en longère avec petit-déjeuner

Hôtel Landemer - La crème de la crème