La presqu'île du
Cotentin en hiver

En 6 étapes

De La Hague à la Hougue, découverte d’un bout du monde ébouriffant et encore secret.

Aux confins de la Normandie trône Cherbourg, l’ancien port des Amérique protégé par sa rade démesurée. À l’ouest, au cap de La Hague, les maisons de granit font front uni face aux vents puissants qui balaient les paysages aux airs d’Irlande. Plus bas, elles s’éparpillent le long de plages et de dunes immenses. À l’est, on goûte aux plaisirs iodés au pied des forts et phares du val de Saire, après avoir exploré les marais qui gonflent jusqu’à transformer la presqu’île du Cotentin en véritable bout du monde.

Carte du Cotentin - illustration Stefane Buvot pour La crème de la crème

Comment découvrir le Cotentin ?

Cherbourg est un point de départ idéal, même si rien ne vous empêche de démarrer là où ça vous chante puisque cet itinéraire dessine une boucle. Les Parisiens prendront le train ; il suffit de 3 heures pour rallier Cherbourg. En voiture, il faudra compter plutôt 4 heures, via l’A13. Si vous venez du sud, Nantes est à 3h30 de route, via l’A84. Du nord, un peu moins de 5 heures seront nécessaires pour venir de Lille. Sinon l’aéroport le plus proche est celui de Caen, à 1h20 de route de Cherbourg.

Chaque étape de cet itinéraire mérite une bonne journée, voire deux selon vos centres d’intérêt ou le rythme que vous voulez adopter. Sachez aussi que sur la côte Ouest qui ne dispose que de départementales, se déplacer prend du temps. L’autre solution est de choisir deux points de chute seulement pour se poser plusieurs jours et rayonner autour. De Cherbourg, la pointe de La Hague comme de l’autre côté Barfleur dans le val de Saire, sont à 30 minutes de route seulement. Dans le sud, vous pouvez décider de séjourner dans la région des marais ou le long de la côte des havres. À la fin de chaque étape, notre rubrique « Mieux qu’à la maison » propose de bonnes adresses pour s’installer.

La bonne saison

Le Cotentin n’est pas la région la plus ensoleillée de France, loin s’en faut. Quitte à prendre le risque de se faire mouiller, on choisit carrément la fin de l’hiver ou le début du printemps. Contempler une mer déchainée droit dans ses bottes, braver les vents dominants, savourer l’éclaircie après la pluie, voir filer les nuages et humer l’herbe trempée, ça vous requinque un homme. Les plus téméraires s’y rendront pendant les grandes marées.

Et puis mine de rien, il ne fait jamais ici très froid. Le Cotentin profite de la douceur du Gulf Stream qui fait fleurir les mimosas et s’épanouir les plantes exotiques dans des jardins remarquables. Bien sûr, cet itinéraire se fait aussi très bien le reste de l’année.

L’expression

« Y’r pleut comme vache qui pisse »

car c’est bien connu, à la pointe du Cotentin il fait beau plusieurs fois par jour.

La bande-son

La voix unique de Dolores O’Riordan, les airs entraînants des Pogues, l’hymne pacifique de U2 et le blues des Waterboys… Rien de tel que du rock irlandais pour vous accompagner pendant votre road trip à travers le Cotentin. Découvez notre bande-son.

Dans votre baluchon

On n’oublie pas les bonnes chaussures de marche, imperméables pour braver les averses et se balader sur le sable à marée basse. La parka est essentielle pour affronter les bourrasques tout comme la crème indice 50 pour se protéger du soleil qui peut être méchamment traître.

À bouquiner

Pour les soirées au coin du feu, emportez Les Déferlantes de Claudie Gallay qui d’une écriture ciselée et sans fioriture, nous sert un huis clos prenant sur les côtes sauvages de La Hague. Son héroïne, ornithologue, s’y est installée pour tenter de faire le deuil de son compagnon décédé, lorsqu’elle croise Lambert, de retour au pays, quarante ans après avoir perdu ses parents et son frère dans un naufrage. Elle observe les oiseaux comme les habitants de ce coin perdu du Cotentin, démêlant pas à pas les secrets de famille et les non-dits de chacun d’entre eux, de Max le benêt poète à Théo l’ancien gardien de phare, de la belle Morgane au volubile monsieur Anselme qui parle souvent de Prévert. D’ailleurs le livre fait écho à l’un de ses poèmes, saurez-vous le reconnaître ?