Bestiaire normand
Sur les chemins de Normandie, le long des plages ou des falaises, saurez-vous reconnaître les animaux que vous croiserez ? Distinguer une mouette d’un goéland ? Un âne du Cotentin d’un âne normand ? Pour répondre du tac au tac à ces questions pas si bêtes, on vous dévoile les détails qui ne trompent pas.
Vous savez que le goéland est largement plus grand que la mouette et que seules les mouettes remontent la Seine jusqu’à Paris, c’est un bon début. Mais l’oiseau qui vient de vous chiper une frite, est-ce une mouette rieuse ou un goéland argenté ?
Sur le plancher des vaches
Contrairement aux idées reçues, la vache normande n’est pas noire et blanche, c’est sa concurrente la Prim’Holstein. Alors, à quoi reconnaît-on l’animal totem de la région.
- Elle a des lunettes autour des yeux.
- Sa tête est toujours blanche.
- Sa robe est tricolore : son ventre est blanc et le reste de son corps est parsemé de taches plus ou moins grandes, marron et noires.
Terre de cheval
Première région d’élevage du cheval en France, la Normandie est le berceau de deux impressionnantes races : le célèbre percheron et l’élégant cob normand. Les mensurations du premier sont renversantes : il peut mesurer jusqu’à 1,85 m au garrot et peser 1,2 tonne. Facile à reconnaître, il est marqué des lettres S et P entrelacées sur son encolure. Quant au cob normand, il est le plus léger des chevaux de trait. Le haras de Saint-Lô est le berceau de cette race et reste le meilleur endroit pour l’admirer.
Doux comme un âne
L’âne du Cotentin est lui aussi originaire de la Manche. Fidèle compagnon de l’homme, il a longtemps aidé au transport des bidons de lait. Avec sa robe gris tourterelle et son ventre gris blanc, il se distingue facilement de son cousin l’âne normand dont la robe est baie. Il a des lunettes blanches, parfois bordées de roux et porte une croix sur le haut du dos et de chaque côté des pattes.
Heureux les curieux
Selon la légende, l'âne aurait reçu une croix sur son encolure pour avoir porté Marie, la mère de Jésus. Depuis le diable ne peut pas prendre la forme de cet animal. Toujours bon à savoir.
Vos gueules, les mouettes !
Pour différencier les deux espèces de mouettes les plus présentes le long des côtes normandes, concentrez votre attention sur la couleur du bec et celle des pattes.
- L’oiseau a des pattes noires et un petit bec jaune ? C’est une mouette tridactyle.
- Il a des pattes rouges orangées et un petit bec rouge ? C’est une mouette rieuse.
En été, cette dernière arbore sur sa tête un capuchon gris foncé dont il ne reste plus en hiver que deux petite taches derrière les yeux. Un truc en plus pour la reconnaître.
Au large, les goélands
Plus gros que la mouette et doté d’un bec jaune légèrement crochu avec une tâche rouge, le goéland est assez facilement reconnaissable. Pour distinguer les trois espèces les plus répandues en Normandie, il suffit de jeter un œil à la couleur des pattes et des ailes.
- Ailes gris foncé et pattes jaunes ? C’est un goéland brun.
- Ailes gris foncé et pattes rose clair ? C’est un goéland marin.
- Pattes rose clair, ailes gris perle et une frite dans le bec ? C’est votre goéland argenté chapardeur.
Sociable et téméraire, le goéland argenté n’hésite pas à venir en ville chaparder tout ce qui traine, voire carrément ce que vous avez entre les mains. Comme le goéland brun, il a comme autre signe distinctif des yeux cerclés de jaune. Alors que les yeux du goéland marin sont cerclés de rouge.
Heureux les curieux
Le littoral cauchois abrite l'une des plus importantes colonies de mouettes tridactyles en France. Et c'est dans le Cotentin que vous aurez le plus de chance d'apercevoir le goéland marin, le plus grand d'entre eux. Jusqu'à 1,70 m d'envergure tout de même.
Sous les pavés, la plage
Il y a ceux qui flânent sur la plage, le nez en l’air et les cheveux au vent. Et il y a les autres, le sourcil foncé et le regard rivé au sol, à la recherche de trésors déposés par les vagues. Sur la laisse de mer, cette bande de débris que laissent les vagues quand la marée descend, faites la chasse aux œufs !
- Un amas de petites capsules blanches qui fait penser à du polystyrène ? Ce sont des œufs de bulot, ou buccin comme on les appelle en Normandie.
- Une drôle de poche noir avec des pointes, qui ressemble à un scarabée ? C’est une capsule d’œuf de raie.
- Un petit sac beige foncé avec un fil qui pendouille à chaque coin ? C’est une capsule d’œuf de requin.
- Des grappes de raisins noirs un peu pointus ? Ce sont des œufs de seiche, que l’on appelle communément « raisin de mer ». Les seiches meurent peu de temps après avoir donné naissance. On retrouve leur « os » sur la plage.
Des petits trous, toujours des petits trous
En se retirant, la mer offre un immense et bien mystérieux terrain de jeu. On vous livre les bons indices pour repérer coquillages et tortillons sous le sable de l’estran, cette zone que la marée découvre.
- Un petit trou en forme de « 8 » dans un sable vaseux ? C’est un couteau de mer qui peut s’enfoncer jusqu’à 40 cm de profondeur.
- Deux petits trous côte à côte sur du sable fin ? Ce sont les deux siphons d’une coque qui filtre ainsi l’eau pour respirer et se nourrir.
- Une crotte miniature en sable, à proximité un petit cratère ? Entre les deux se cache l’arénicole, un gros vers qui filtre le sable pour se nourrir de bactéries. Vous y réfléchirez à deux fois quand vous écrabouillerez avec votre pied ces drôles de tortillons.
- Un roudoudou échoué sur la plage ? C’est une bucarde, un mollusque de la famille des coques, en plus gros. Sa chair est aussi rouge que le bonbon à la grenadine, mais bien moins appréciée.
Heureux les curieux
Comme le couteau dans son terrier vertical, la coque attend sagement le retour de la marée haute. Elle est le coquillage le plus commun des côtes sablonneuses normandes.