Herbier normand
La campagne normande éveille en nous des images de verts pâturages et de pommiers en fleurs. Chaque année on attend avec impatience l’éclosion de ces boutons rosés dans les vergers. D’autres paysages, méconnus ou célèbres, plus ou moins éphémères, font aussi le spectacle. Sortez votre agenda !
Un hiver en jaune pétant
Miracle du Gulf Stream, des mimosas s’épanouissent dans le Cotentin. En plein cœur de l’hiver, certaines routes et jardins s’illuminent d’un beau jaune doré, au point que l’on a bien du mal à croire que l’on se trouve au bout du bout de la Normandie. Puis avant même le début du printemps, c’est au tour des robustes et épineux ajoncs d’apporter un peu de soleil dans les landes qui surplombent les falaises cauchoises et cotentines.
De la neige au printemps
De la poudreuse fin avril, début mai ? Aurions-nous abusé du calva ? Peut-être oui mais ce n’est pas la raison de ces paysages cotonneux qui bouleversent la campagne normande. C’est la floraison des pommiers et poiriers qui annoncent le printemps ! À nous les petites routes du pays d’Auge ou du Domfrontais, les rives de la Seine du côté de Jumièges. Pour un déjeuner sur l’herbe des plus poétiques, à l’ombre des hautes-tiges.
Des jardins extraordinaires
La douceur du climat, une terre souvent généreuse et une bonne dose d’humidité expliquent sans doute pourquoi tant de si beaux jardins s’épanouissent en Normandie. Car ici tout pousse ! Des topiaires d’Étretat aux graminées du jardin Plumes, et même des plantes exotiques à Vauville. Mais deux fleurs sont les stars incontestées du printemps et de l’été. Les hydrangeas, dont la plus grande collection au monde se trouve dans le jardin Shamrock, près de Dieppe. Et bien sûr les nymphéas de Giverny, sources inépuisables d’inspiration pour Claude Monet.
Heureux les curieux
Les champs de lin prennent une allure géométrique très photogénique l’été. C’est la période du rouissage. Les longues tiges arrachées vont rester étalées sur le sol pendant plusieurs semaines afin de faciliter naturellement la séparation de la « filasse », c’est-à-dire la fibre textile.
C'est juin qui fait le lin
Il aura suffit de 100 jours pour que les graines de lin arrivent à maturité, sur les hauts plateaux du pays de Caux. À la mi-juin, chaque matin pendant deux semaines, des milliers de petites fleurs bleues éclosent, colorant la campagne d’un bleu intense. L’occasion rêvée pour parcourir les 80 km plutôt plats de la Véloroute du lin, entre Dieppe et Fécamp.
Ça ondule dans les dunes
Saviez-vous qu’en Normandie on trouvait des dunes à perte de vue ? C’est dans le Cotentin qu’elles se cachent. Des centaines d’hectares de dunes blanches, grises et mêmes de dunes perchées. Mais n’allez pas imaginer un décor de Sahara, elles sont couvertes en grande partie par l’oyat, une robuste graminée dont les rhizomes fixent le sable. Ils transforment le paysage en une immense prairie mouvante, colorée en été par les jolies fleurs roses en cornet des liserons des sables.
Heureux les curieux
Petit rappel pour les novices : l’orge sert principalement à faire de la bière et le blé tendre (appelé aussi froment) de la farine. On distingue les deux graminées à la couleur des épis – dorée pour le blé, jaune pâle pour l’orge – et à la longue barbe de l’orge.
Des céréales dans les champs
Il ne serait pas étonnant que vous longiez un champ ou deux, lors de vos pérégrinations normandes. Certainement du blé tendre ou de l’orge, les deux céréales les plus cultivées, en particulier sur les grands plateaux de l’Eure. En juin et juillet, avant que les moissonneuses-batteuses se mettent en branle, allez admirer les épis qui tanguent sous le vent et les champs onduler.
Des feuillus flamboyants
La Normandie n’est pas réputée pour ses forêts et pourtant elle abrite quelques magnifiques hêtraies, comme celle d’Eawy dans le pays de Bray, ou la futaie « cathédrale » de Lyons et ses arbres de près de 40 m de haut, dans le Vexin. À la mi-octobre, les feuilles prennent une belle couleur dorée, embrasant le paysage. C’est la période idéale pour s’y promener et tenter d’y dénicher cèpes et girolles. Dans l’Orne et le Perche, les forêts d’Ecouves ou des Andaines sont le domaine des chênes, l’autre roi des forêts normandes.